Incendie de Notre-Dame de Paris : 1 soirée pour la sauver et 5 ans pour la rebâtir

Les flammes prennent le contrôle sur Notre-Dame
Les flammes prennent le contrôle sur Notre-Dame (Geoffroy VAN DER HASSELT - AFP)

Le 15 avril 2019, un incendie ravage la cathédrale Notre-Dame de Paris. Pendant près de 15 heures, les pompiers vont lutter pour éteindre le brasier qui a pris possession du bâtiment. 5 ans auront été nécessaires pour redonner à la cathédrale sa beauté d’origine. Comment une catastrophe pareille a-t-elle pu arriver dans ce lieu si symbolique ? Quels ont été les moyens employés pour sauver le monument et reconstruire les parties abîmées ? Revivez tous les moments importants des 5 dernières années du lieu aux 14 millions de visiteurs en 2018.

Travaux de restauration

Depuis juillet 2018, un vaste programme de restauration de Notre-Dame est en cours. Celui-ci doit permettre de nettoyer la flèche construite par Eugène Viollet-le-Duc en 1858-1859 et qui a été salie par la pollution et abîmée par le temps, puis à partir de 2019, de restaurer le chœur et la sacristie. La durée du programme est alors estimée à 20 ans.

Pour restaurer la flèche, un échafaudage de 500 tonnes comprenant 500 000 tubes d'acier est installé autour de la flèche et qui doit encore gagner en taille pour atteindre le coq, situé à 93 mètres de hauteur. Les travaux autour de la flèche sont prévus pour durer 4 ans.


  • 11 avril 2018 (4 jours avant l'incendie)

Les 16 statues qui ornent le bas de la flèche sont retirées afin d'être envoyées à Marsac-sur-l’Isle, près de Périgueux, pour y être restaurées. Les statues en cuivre sont rouillées, leur structure métallique intérieur est corrodée et elles n'ont jamais été restauré depuis leur pose en 1851.

L'échafaudage n'est alors qu'à la moitié de sa hauteur finale qui permettra de récupérer le coq. Il est alors estimé qu'il faut encore monter 300 à 350 tonnes d'échafaudage. Au même moment, des travaux sont en cours sous la charpente pour y installer aussi des échafaudages, qui permettront de soutenir le gros échafaudage au dessus et de soutenir aussi la flèche, puisque la montagne d'acier qui entoure la flèche ne peut pas prendre appuie sur elle, étant donné sa fragilité.

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Soulèvement d'une statue à l'aide d'une grue pour la déposer au sol (AFP)

Premières alertes

Une alarme incendie se déclenche au PC sécurité situé dans le presbytère. Deux messages s'affichent à l'écran. Le premier indique "Combles nef sacristie", ce qui représente une zone assez large et imprécise dans la cathédrale. Le second indique quant à lui "ZDA-110-3-15-1", un message incompréhensible pour toute personne qui n'a pas le manuel de traduction. C'est le cas de l'agent présent ce soir-là, qui n'a commencé son travail que depuis trois jours et qui enchaîne sa dixième heure de permanence de la journée.

Ne pouvant se baser que sur le premier message, il décide d'envoyer le garde présent dans la cathédrale vérifier la sacristie, qui se situe à l'extérieur de Notre-Dame. Celui-ci ne trouve rien d'anormal sur place, car en fait le feu lui, a démarré sous les combles de la nef. Le feu a pris exactement au niveau d'une poutre horizontale, près de la flèche, au milieu de l'immense charpente de bois, que l'on appelle la "forêt". Étant donné l'emplacement du départ du feu, celui-ci prend très vite et se propage rapidement.

De son côté, l'agent de sécurité pense à une fausse alerte, mais décide quand même d'appeler son responsable pour en savoir plus sur le second message. Il mettra 30 minutes à déchiffrer le message, qui correspond à l'emplacement du détecteur de fumée.


  • 18h23

En plein milieu de la messe, un message d'évacuation retenti dans l'enceinte de la cathédrale demandant à tout le monde de sortir de l'enceinte du monument, le tout dans plusieurs langues. L'ambiance est alors plutôt détendue dans la cathédrale, les personnes sortent plutôt tranquillement et une levée de doute est faite.


  • 18h49

Le garde et une autre personne monte les trois cent cinquante-sept marches qui leur permettent d'accéder aux combles de la nef et tombent nez à nez avec des flammes de plusieurs mètres de haut. Cela fait plus de 30 minutes que le feu à commencé, il est déjà incontrôlable. Les pompiers sont prévenus à partir de 18h51.

Interventions des pompiers

  • 18h58

Les premiers véhicules arrivent sur les lieux sept minutes après l'appel. Les pompiers montent alors avec leurs lances à eau pour essayer de contrôler le feu, mais en vain. La progression du feu est beaucoup trop importante et les pompiers sont obligés de rebrousser chemin. La fumée qui sort de la toiture est déjà très épaisse.


  • 19h17

Les flammes commencent à embraser la toiture et le bas de la flèche. Dès lors, la progression sur le toit est fulgurante, l'échafaudage installé avant l'incendie se met à fondre, sous la fournaise qui l'entoure, et commence à menacer la structure. La flèche est grignotée assez rapidement par les flammes et la crainte de tous est qu'elle s'effondre.


  • 19h50

La crainte de tout le monde se produit finalement. La flèche de Notre-Dame s'effondre 1h30 après le début de l'incendie. Ses 750 tonnes tombent brusquement sur la voûte de la nef qui s'écroule à plusieurs endroits. Le toit quant à lui est presque entièrement détruit, laissant la cathédrale à nue. La secousse assourdissante de la chute de la flèche est ressentie par la vingtaine de pompiers qui sont en train de lutter dans les étages contre les flammes. Ils ont pour ordre d'évacuer immédiatement à cause du risque d'effondrement.

"Il y a un fracas assourdissant, le premier réflexe pour nous c'est de se mettre en sécurité. [...] Le feu est très développé, la chaleur extrêmement intense, [...] les casques commencent à changer de couleur [...], c'est signe pour nous que la chaleur commencent à être à la limite du supportable"

Commandant Marc

dirige les pompiers qui luttent au plus près de la flèche au moment de la chute de celle-ci


  • 20h

À l'extérieur, plusieurs bras élévateurs prennent le relais et arrosent Notre-Dame. Dans la nef, les équipes tentent d'évacuer les reliques dont la couronne d'épines du Christ, ramenée par Saint Louis et conservé depuis 1239. Mais les équipes sont ralenties par les départs de feux et le plomb en fusion qui coule du toit. Un robot d'extinction est mis en place à l'intérieur pour projeter en continu de l'eau sur les morceaux qui tombe de nef et pour ne pas risquer de mettre en danger le personnel.

La situation va encore se compliquer avec le vent qui change de sens et oriente maintenant les flammes vers la tour nord.

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Une partie des œuvres ont pu être sauvées à temps (Thomas SAMSON - AFP)


  • 20h30

Le président de la République, Emmanuel Macron, qui devait faire une allocution ce soir-là, l'annule et se rend au chevet de Notre-Dame. La structure métallique de l'échafaudage, qui entourait la flèche risque toujours de s'effondrer sur elle-même mettant en péril la structure du bâtiment.


  • 21h

Des flammes sont aperçues dans la tour nord. Si elle vient à s'effondrer, c'est toute la façade de Notre Dame qui pourrait tomber. À l'intérieur des tours, un enchevêtrement de poutres en bois sert à soutenir les cloches. Ce sont ces poutres qui sont en train de brûler. La priorité numéro une est alors d'aller éteindre le feu situé dans la tour. Un commando de pompier va alors monter dans la tour sud pour atteindre la tour nord. Après plus de 15 min de lutte acharnée dans des conditions plus que périlleuses, ils vont réussir à stopper l'embrasement de la tour, mais sans pouvoir assurer que la structure est encore assez forte pour pouvoir soutenir la tour et les cloches à l'intérieur.


  • 22h50

Il faudra attendre 22h50 pour que les pompiers annoncent enfin que les "deux tours de Notre-Dame [sont] sauvées" et la structure "est sauvée et préservée dans sa globalité". Dans la foulée, une enquête est ouverte par le parquet de Paris pour "destruction involontaire par incendie". Pour autant, l'incendie n'est pas éteint, et les pompiers vont encore lutter contre une bonne partie de la nuit pour pouvoir enfin mettre un terme à cette soirée tragique.

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La charpente de Notre-Dame en feu, créant un brasier immense (Pompier de Paris)


  • 3h

Sous le poids de l'eau et des cendres, la base de la flèche, située à la croisée des transepts, s'effondre sur le maître autel.


  • 3h45

Les pompiers annoncent que le feu est "maîtrisé, partiellement éteint".


  • 9h50

Après 15h de lutte acharnée, le feu est totalement éteint. Au total, l'incendie aura mobilisé la présence de 600 pompiers, 18 lances et plusieurs camions à grande échelle. Le débit de l'eau projeté par les lances aura dépassé les 30 000 litres à la minute. De la charpente de Notre-Dame et ses 1850 pièces, il ne reste seulement que de la cendre et des morceaux de bois calcinés.

Au petit matin, les pompiers peuvent enfin céder leur place pour permettre l'expertise de la structure ainsi que toutes les consolidations qui seront à faire pour sauver la structure restante de Notre-Dame.

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La cathédrale partiellement éteinte après 8h de combat (AFP)

Le jour d'après

Le jour suivant, les premiers bilans sont établis. À cause de la quantité d'eau versée la veille, les voûtes montrent des signes de suintement et pourraient potentiellement s'effondrer. En prenant de la hauteur, on remarque bien qu'il ne reste plus rien de la charpente et du toit. Quant à l'échafaudage, il est encore en place et n'a pas cédé avec le risque de causer encore plus de dégâts. Les premiers gros travaux vont concerner le démantèlement de ce bloc d'échafaudage, qui, avec la chaleur, a à moitié fondu et s'est transformé en un bloc compact.

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Aperçu de l'état de l'échafaudage au lendemain de l'incendie (Pompiers de Paris)

La toute première mesure de sécurité va être de retirer la statue sur le pignon nord qui menace de s'effondrer à cause du vent, mettant en danger les habitations situées juste à côté. L'ordre est donc donné aux ouvriers présent sur place de la retirer dans la journée. À 19h, elle arrive sur le sol après avoir été découpé au niveau du socle, attachée et soulevée par une grue.

La deuxième mesure prioritaire est de sécuriser la façade du pignon nord, qui n'est plus soutenu par rien et, qui menace de s'effondrer aussi. L'entreprise, Le Bras Frères, qui se situe sur les lieux, propose alors de faire un renfort sur la façade pour éviter la catastrophe, ce que les pompiers acceptent à condition que ça soit prêt en 24h. Alors toute la journée et toute la nuit, les équipes de l'entreprise vont s'activer à créer les différentes pièces de consolidation, les assembler et les amener pour les poser dans la cathédrale.

Le coq, quant à lui, que l'on pensait avoir fini dans le brasier quand la flèche est tombée, est retrouvé en très mauvais état sur les toitures des bas-côtés. Heureusement, les reliques qu'il avait en son intérieur, sont toujours en place.

Aucun des tableaux présents dans la cathédrale n'a été endommagé par les flammes et par précaution, ils sont évacués pour permettre de commencer les travaux et de les rénover. Même traitement pour les vitraux, qui n'ont pas été atteints, qui sont retirés en quelques jours pour être sécurisés et remis au propre, une première depuis 150 ans.

En parallèle, une structure métallique recouverte d'une bâche est mise en place sur le chœur et la nef pour éviter toute infiltration de pluie dans la cathédrale.


À la fin du diagnostic, il ne manque "seulement que" la toiture, la charpente et la flèche. En moins d'une semaine, les travaux de sécurisation prioritaires sont effectués.

Une cagnotte est aussi lancée pour permettre de subventionner tous les travaux de reconstruction et de sécurisation de la cathédrale. Le 17 avril, les promesses de dons s'élevaient à 600 millions d'euros. Au total, c'est près de 850 millions d'euros vont être levé pour permettre la reconstruction et la réouverture de Notre-Dame de Paris.

Protection et initiation du retrait des débris de la nef et du chœur

Un mois après l'incendie ravageur, les travaux n'ont pas arrêté. Un filet de protection anti-chute a été rajouté au-dessus de la nef. Ne sachant pas l'état des voûtes, des robots ont été mis en place pour éviter que des Hommes se mettent en danger en allant dessous. Ces 4 robots vont permettre de retirer les morceaux de bois et les pierres tombés sur la nef et le chœur.

Notre-Dame de Paris étant classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, toutes les pierres et les bois calcinés sont considérés comme des vestiges et par conséquent reçoivent un traitement spécial qui fait qu'ils doivent être récupérés et numéroté pour être envoyés dans un entrepôt où ils seront stockés. Les pierres les moins abîmées pourront être réutilisées lors de la reconstruction.


  • Juillet 2019

En juillet, commencent les opérations de sécurisation des arcs-boutants et des murs avec des cintres en bois pré assemblés. C'est une opération assez délicate, car elle demande une précision au centimètre près sur des cintres faisant 8 tonnes pour des dimensions atteignant 15 mètres. Chaque erreur de manipulation ou de conception d'un cintre peut mettre en péril les structures encore fragiles. De plus, les 28 arcs-boutants ont chacun une dimension différente, rendant la tache de préparation encore plus complexe.

Le plomb est vite devenu une source de préoccupations. 460 tonnes ont brûlé pendant l'incendie créant de la poussière dangereuse pour la santé des travailleurs, mais aussi des habitations alentours. À partir du 25 juillet, les travaux s'arrêtent pendant un mois pour permettre de mettre en place d'aménagements permettant de limiter le danger sur la vie des ouvriers présent sur le site. Des douches obligatoires à l'entrée et à la sortie du site et un sas d'entrée sont mis en place et une formation sur les dangers du plomb est rendue obligatoire pour toute personne voulant accéder au chantier.

Désassemblage de la carcasse de l'échafaudage

Le premier confinement est annoncé par le président de la République lors d'une allocution à la télévision. La France se met alors totalement à l'arrêt et en conséquence le chantier aussi. Seule une visite d'inspection par semaine est autorisée pour vérifier l'état de la cathédrale.

Le 8 juin 2020, commencent les travaux de démantèlement de l'échafaudage qui entourait la flèche détruite. Pendant des mois, une structure a été mise en place autour afin d'assurer la sécurité des hommes et des femmes travaillant sur la zone et pour aussi protéger la carcasse, car le risque qu'elle s'effondre est toujours présent. Des détecteurs de mouvements ont aussi été installés pour prévenir les trop grandes variations de mouvement de la structure. Au moment où l'alarme des détecteurs se met en route, tout le personnel présent dans la zone du chantier doit évacuer, faisant perdre un temps précieux.

La structure à découper représente en tout 350 tonnes, soit l'équivalent de 40 000 barres de métal. Les dernières pièces de l'ancien échafaudage sont retirées dans la nuit du 24 novembre 2020, soit 6 mois après le début du démantèlement.

En parallèle du démantèlement de l'échafaudage, des travaux d'évacuation des débris de la charpente carbonisée qui sont encore sur les voûtes commencent. Du fait de l'instabilité de celles-ci et comme le diagnostic n'a pas pu encore être fait, il n'est pas possible d'évacuer les débris par le bas ou de marcher sur les voûtes. Le choix s'est alors tourné vers l'installation d'un plancher, qui servira après de plancher de travail, à partir duquel des cordistes accrochés vont pouvoir travailler. Pendant 8 mois, toutes les nuits, ils vont s'afférer à déblayer les 200 tonnes de bois, de pierres et d'éléments métalliques calcinés qui sont présent sur les voûtes.

Quel sera le futur de la cathédrale ?

En juillet 2020, se décide le futur de Notre-Dame. Un concours avait été lancé au lendemain de l'incendie pour imaginer à quoi pourrait ressembler le renouveau de la cathédrale. Un nombre d'idée les plus farfelue les unes que les autres avait alors émerger de la tête des internautes. On y voyait un jardin en hauteur, une piscine géante ou encore une sculpture géante de flammes.

La décision est prise le 20 juillet de rebâtir à l'identique les parties endommagées, soit la charpente, la toiture et surtout la flèche construite par Viollet-le-Duc.

Fin de la phase de sécurisation

Épargné pendant l'incendie et considéré comme un élément non prioritaire des travaux de sécurisation, l'orgue de Notre-Dame et ses 8 000 tuyaux a finalement été démonté pièce par pièce afin de pouvoir le nettoyer de la couche de monoxyde de plomb qui s'est incrusté. L'instrument a ensuite été envoyé dans un atelier en Corrèze où, pendant 3 ans, 3 différentes entreprises ont travaillé ensemble pour le nettoyer, le réaccorder pièce par pièce et le réassembler. Au total, plus de 30 000 heures de travail ont été nécessaire pour refaire une jeunesse au plus grand orgue de France.


En mars 2021, les travaux pour retirer les gravats des voûtes sont terminés. L'analyse montre qu'elle sont encore en bon état et qu'elle avait parfaitement rempli leur rôle, celui de pare-feu. Lorsqu'un incendie se déclenche dans les combles, les voûtes sont là pour éviter qu'il se propage en vers l'intérieur de la cathédrale et donc qu'il détruise les piliers et in fine la cathédrale. 

L'analyse des voûtes a pu permettre le passage en dessous et donc la mise en place d'un échafaudage géant, recouvrant tout l'intérieur de la cathédrale. Au total, plus de 1 000 tonnes d'échafaudage sur 32 mètres de hauteur et toute la longueur de Notre-Dame sont mis en place afin de pouvoir retirer le plomb accumulé sur les façades, nettoyer les parements et réparer les voûtes endommagées ou détruites pendant l'incendie.

Une dernière sécurisation se fait au niveau des voûtes, où des fissures ont été remarquées à certains endroits lors du montage de l'échafaudage. Des cintres sont alors posés sur chacune des voûtes pour les renforcer et éviter tout écroulement.

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Le nef de Notre-Dame totalement recouverte d'un échafaudage (Thomas SAMSON - AFP)

Le 18 septembre 2021 marque la fin des 2 ans et demi de travaux de sécurisation de Notre-Dame. À partir de ce moment-là, elle est considérée comme "hors de danger" et les travaux de reconstruction peuvent commencer. Cette phase de sécurisation aura coûté 150 millions d'euros.

Reconstruction de la flèche

Pour reconstruire la flèche détruite dans l'incendie, plusieurs forêts françaises, dont la forêt de Bercé dans la Sarthe qui a été choisie pour la qualité de ses grands arbres. En tout, la construction de la flèche nécessite l'abattage de 1 000 chênes donc une dizaine d'arbres aux dimensions plus importantes. Dans les mêmes temps, un échafaudage de 100 mètres de haut est construit dans la cathédrale pour pouvoir reconstruire la flèche et en même temps le transept.


  • Décembre 2022

La taille de la charpente de la flèche commence dans un atelier spécialement aménagé pour. La difficulté de la création de la flèche vient du fait qu'elle doit être reproduite en utilisant les techniques, les compétences d'autrefois. Sur le moment, beaucoup d'experts doutent des capacités à recréer la flèche "à l'ancienne".


  • 16 mars 2023

Les premiers tests de l'assemblage du tabouret de la flèche sont effectués. Le tabouret correspond au support de la flèche, c'est sur lui que repose le reste de la souche qui va monter, il s'agit donc d'une pièce essentielle à la mise en place de la flèche. À partir du moment où ce passage est réussi, cela signifie que la pose sur la cathédrale devrait normalement bien se passer.


  • Avril 2023

Le tabouret est installé sur Notre-Dame sans problème. Les étages ajourés de la flèche sont fabriqués grâce à une collaboration exceptionnelle de quatre entreprises concurrentes. Chaque pièce construite à un rôle structurel important, car ils permettent à la flèche de supporter les vents les plus violents.


  • Septembre 2023

La flèche atteint les 60 mètres de hauteur. Autour d'elle, un échafaudage, construit par la même entreprise que celui qui entourait l'ancienne flèche lors de l'incendie, Europe Echafaudage, continu de monter. Au total, 2 000 pièces de bois sont à assembler.

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L'échafaudage forme une protection complète autour de la flèche qui se construit (Olivier Arandel - Le Parisien)


  • 28 novembre 2023

La pose de l'aiguille, soit la dernière partie en bois de la flèche est effectuée. C'est au-dessus de cette partie que viendra se poser la croix et le coq.


  • 6 décembre 2023

Totalement détruite lors de la chute de la flèche enflammée, la croix a été reproduite à l'identique dans les ateliers de l’entreprise Le Bras Frères à Jarny en Lorraine (Meurthe-et-Moselle). "Il s’agit d’un assemblage de bois extrêmement savant, recouvert d’une feuille de plomb et surmonté, au sommet, d’une couronne, d’un coq et d’une croix, le tout s’élevant à 96 mètres" a détaillé l'Élysée. Le retour de la croix en haut de la flèche marque la fin des travaux de construction de la flèche, à un an de la réouverture.

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La nouvelle croix installée, en haut de de la flèche (Ludovic MARIN - AFP)


  • 16 décembre 2023

Le coq, qui avait été retrouvé, le jour après l'incendie, sur les toitures du bas-côté, a été précieusement sauvegardé et il a été décidé, par l'architecte en charge des travaux, de ne pas en refaire une copie identique, mais d'en créer une nouvelle version. C'est ainsi qu'est né le nouveau coq qui est, en réalité, un mélange entre un coq et un phœnix, pour montrer la résurrection de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Et c'est devant une foule ébahie que fût présentée pour la première fois la nouvelle version du coq, qui portera en lui, comme son prédécesseur les reliques. Il fut ensuite monté jusqu'au sommet de la flèche où il a retrouvé sa place.

Ajout d'une nouvelle charpente et du toit

Lors de l'incendie, toute la charpente a brûlé et la chaleur dégagée a fait fondre le plomb du toit qui s'est alors infiltré dans les pierres et dans ses fissures. Les assises de la charpente ont donc été hautement infiltrée par le plomb et doivent être entièrement remplacée. Les pierres d'arase de la nef, des transepts et de la nef ont alors été changé pour permettre d'avoir une base solide afin d'accueillir correctement la nouvelle charpente et le toit. Grâce aux travaux de deux étudiants en architecture, qui avaient, en 2012 et 2013, faits des plans très précis de la charpente, ça a permis de gagner un temps précieux pour lancer la reconstruction à l'identique des poutres. Pendant près de 4 mois, les 1 200 chênes nécessaires pour reconstruire la charpente de la nef et du chœur vont être choisis pour la qualité de leur bois. Plusieurs massifs forestiers vont être mis à la contribution de cette tâche fastidieuse.


C'est ainsi, que le 29 juin 2023, les premières fermes de la charpente (parties triangulaires supportant le poids de la couverture) ont été assemblés à blanc dans les ateliers où elles ont été équarris (transformé d'un bois rond à un bois carré), puis taillé pour obtenir la forme souhaitée et enfin embellie avant qu'ils soient assemblé pour obtenir une ferme, le tout sans utiliser de machines.

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Pose à blanc des premières fermes entourés par tous les employés ayant contribué à leur création (Coralie Maux-Renard)

Durant tout l'été, les fermes ont été amenés à la cathédrale via des barges sur la Seine, pour être ensuite monté par les grues pour enfin y être posée à leur emplacement prévu.


  • 12 janvier 2024

Cette date marque la fin des travaux de la pose de la nouvelle charpente de Notre-Dame. 

La sécurité autour de la charpente a été entièrement revue. Elle est maintenant équipée de fermes coupes feu, dans plusieurs endroits stratégiques de la charpente, permettant de retarder au maximum la propagation du feu. Elle est aussi dotée d'une cinquantaine de caméras thermiques, un système de brumisation pouvant faire chuter la température de 500 degrés en une minute. Le PC sécurité a aussi été entièrement repensé pour avoir une surveillance et une détection au plus vite afin de pouvoir agir dans les meilleurs délais et en précision.

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La nouvelle charpente installée (FTV)


  • Mai 2024

Une fois la charpente posée, un nouveau toit en plomb est installé. Les raisons qui ont poussé les architectes à rester sur du plomb plutôt qu'un autre matériau sont purement techniques. Le plomb est assez solide, malléable et en plus de ça assez esthétiques, mais ce point dépend des préférences de chacun. En tout, 3 900 tables de plomb pesant chacune environ 60 kilos sont installés sur le toit de la cathédrale.

Pour marquer la fin des travaux sur le toit de Notre-Dame, les nouvelles crêtes, fabriqués en recyclant le plomb des batteries de voiture, sont aussi ajoutés.

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Fin des travaux de la pose du nouveau toit et de la crête (David Bordes - Rebâtir Notre-Dame de Paris)

Zoom sur les travaux intérieurs

À l'intérieur de la cathédrale, étant donné que les flammes n'ont pas affecté les murs, aucun travail hormis une remise au propre, n'a été nécessaire. Tout ce qui concerne les tableaux, les peintures à l'huile sur les murs, les ornements... Tout a été nettoyé, les couleurs originales ont été restaurées et quand il manquait certaines parties, comme par exemple pour les gargouilles, de nouvelles pièces ont été recréé pour être rattaché au reste. Ces travaux, qui sont moins visibles, ont représenté une quantité de travail et de métier différents assez impressionnante et difficilement chiffrable.

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À gauche, la cathédrale au lendemain de l'incendie et à droite, la même, cinq ans après, reconstruite et rénovée (Polifra)

Réouverture

Voilà la date que tout le monde attendait. En ce 7 décembre, ni la pluie, ni le vent, ni le froid n'aura empêcher la réouverture au grand public. À l'intérieur, une quarantaine de chefs d'État sont présents, mais aussi les contributeurs autant financier que physique au renouveau de la cathédrale. Pour la première fois, les cloches retentissent à 19h11, marquant le début de la cérémonie.

L'archevêque de Paris, Monseigneur Ulrich, ouvrent les portes qui étaient fermées depuis 5 ans. Vers 19h40, un hommage important est rendu aux services de secours qui sont intervenus pour éteindre l'incendie, mais aussi aux différents corps de métiers qui ont aidé à reconstruire la cathédrale.

Des travaux vont continuer dans la cathédrale, mais le plus gros a été fait et les délais donnés par le président de la République en 2019 ont été respectés grâce au travail formidable des 2 000 personnes qui ont travaillé jour et nuit pour rendre à temps ce lieu aux catholiques, mais surtout aux parisiens et aux touristes.

Commentaires

Patrick Ier Ier 🛡️ Admin
19/06/2025 19:22

first

Ygg 👤 Utilisateur
12/10/2025 00:37

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