Les moments marquants de 2024 en France

Principaux évènements de l'année 2024 en image
Principaux évènements de l'année 2024 en image (Polifra)

2024 a été une année marquée par de nombreux évènements politique, judiciaire, sportifs en France. Revivez les moments les plus marquants de l'année.

Gouvernement Attal

Sur fond de crise politique déclenchée par le projet de loi immigration et d'impopularité, Élisabeth Borne présente sa démission au Président de la République, Emmanuel Macron, qui l'accepte le 8 janvier 2024. Depuis les élections législatives de 2022, le camp présidentiel n'a plus la majorité absolue à l'Assemblée mais une majorité relative. 

Gabriel Attal doit donc former son gouvernement en gardant en tête que chaque texte devra être discuté et débattu afin de dégager une majorité permettant de le voter. Le 5 février 2024, une première motion de censure contre le gouvernement est rejetée et deux autres le 3 juin dont une, qui a recueilli 224 votes en alliant les voix de la gauche et du RN, faisant trembler le gouvernement mais pas suffisant pour le faire tomber.

L'IVG entre dans la Constitution française

Le 4 mars 2024 restera gravé comme un jour historique dans la lutte pour les droits des femmes en France. Le Parlement, réuni en Congrès à Versailles, a voté l'inscription dans l'article 34 de la Constitution de la "liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse".

Modifier la Constitution est un processus complexe, nécessitant l'adoption d'une loi constitutionnelle. Deux voies sont possibles : un référendum ou une approbation par la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés lors d’un Congrès, réunissant les députés et les sénateurs.

Ce projet de loi avait été annoncé par Emmanuel Macron en octobre 2023, affirmant sa volonté de sanctuariser ce droit fondamental face aux menaces pesant sur l’accès à l’IVG dans d'autres pays. Première à voter, l’Assemblée nationale l’a adopté à une large majorité le 30 janvier 2024, avec 493 voix pour et 30 contre. Quelques semaines plus tard, le 28 février 2024, le Sénat a validé à son tour la loi, enregistrant 267 voix pour, 50 contre et 22 abstentions. Enfin, le 4 mars, le Congrès réunissant députés et sénateurs a scellé cette avancée historique en approuvant définitivement le texte avec 780 voix pour, 75 contre et 50 abstentions.

Par ce texte, la France devient le premier pays au monde à inscrire dans sa Constitution la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une cérémonie solennelle s’est tenue au ministère de la Justice. Éric Dupond Moretti, garde des Sceaux, a officiellement scellé cette loi dans la Constitution en présence d’Emmanuel Macron. Ce moment symbolique, chargé d’émotion, marque une victoire pour les générations passées, présentes et futures.

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La mise sous scellée de l'inscription de l'IVG dans la Constitution (Gonzalo Fuentes - AFP)

Émeutes en Nouvelle-Calédonie

À la suite d'un projet de loi constitutionnelle visant à permettre aux citoyens français résidant sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie depuis 10 ans de pouvoir voter aux élections provinciales. Cette réforme survient après que le non ait remporté la majorité sur les 3 référendums d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie qui visait à savoir si l'archipel voulait rester française ou prendre son indépendance. Le but est alors d'élargir le corps électoral, jusque-là restreint aux seuls citoyens néo-calédoniens présents avant 1998 et leurs descendants, conformément à l’accord de Nouméa.

La réforme, adoptée par le Sénat et l'Assemblée nationale, a suscité une vive opposition des partis indépendantistes kanaks, qui dénoncent un risque de dilution du poids politique du peuple autochtone au profit des populations d'origine européenne et polynésienne.

Ce climat politique tendu s'est aggravé dans un contexte de crise économique et d'inégalités profondes : le niveau de vie médian des Kanaks reste deux fois inférieur à celui des non-Kanaks. La contestation a dégénéré en violentes émeutes, causant des dégâts matériels estimés à 2,2 milliards d'euros, avec de nombreux commerces et infrastructures détruits. Les affrontements, parfois entre civils, ont fait onze morts et plusieurs centaines de blessés.

Face à l’ampleur des violences, le président Emmanuel Macron a décrété l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie dès le 16 mai, autorisant le déploiement de l'armée pour sécuriser les ports et aéroports, et ordonné le blocage du réseau social TikTok sur l’archipel.

Pour apaiser la situation, le chef de l'État s'est rendu sur place le 23 mai, annonçant le report de la réforme pour "quelques semaines" et la mise en place d’une "mission de médiation" pour entendre toutes les parties. L’état d’urgence a été levé le 28 mai et l’interdiction de TikTok levée le lendemain. Finalement, sous la pression et face à la persistance des tensions, le projet de réforme électorale a été définitivement abandonné le 1er octobre.

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Les violences se voient directement dans chaque rue (Delphine Mayeur - AFP)

Commémoration du 80ème anniversaire du débarquement de Normandie

Commémoration du 80ème anniversaire du débarquement de Normandie

Le 6 juin 2024, la Normandie a été le théâtre des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié. Une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, ainsi que 250 vétérans de la Seconde Guerre mondiale, ont honoré la mémoire des héros qui ont marqué un tournant décisif dans la libération de la France et la chute du nazisme.

La journée a commencé par un hommage aux soldats britanniques morts lors du débarquement. "Personne en France, en Normandie, ne peut oublier leur sacrifice et votre sacrifice", a affirmé le président de la République devant des vétérans au mémorial de Ver-sur-Mer aux côtés du roi Charles III. "Votre présence à nos côtés est extrêmement importante", a lancé le chef de l'Etat français. Emmanuel Macron a ensuite remis la Légion d'honneur à Christian Lamb, fille d'un amiral qui a rejoint pendant la Seconde Guerre mondiale le Women's Royal Naval Service. Âgée de 103 ans, la Britannique a aidé à planifier le "D-Day" depuis les salles de guerre de Churchill, a-t-elle raconté à la BBC. "Vous faites partie de ces personnes de l'ombre", a déclaré Emmanuel Macron.

Il est ensuite allé remettre des légions d'honneur à 11 vétérans américains devant le cimetière américain en compagnie de Joe Biden. Un moment émouvant dans ce lieu chargé d'histoire où repose les anciens camarades de ces survivants. Emmanuel Macron s'est ensuite adressé aux vétérans américains en citant leurs prénoms et leurs noms un à un. "A l'été 1944, vous aviez 20 ans à peine, parfois moins. Vous aviez une famille, des amis, une femme, des rêves, des projets, un avenir. Et vous avez tout quitté, franchi l'océan et débarqué sur les côtes de France il y a huit décennies. Pour cela, merci."

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Emmanuel Macron remettant la légion d'honneur aux vétérans américains (Saul Loeb - AFP)


La cérémonie principale s'est tenue à Omaha Beach, en présence de dirigeants venus spécialement pour l'occasion. La Russie n’a pas été conviée en raison de la guerre menée contre l'Ukraine. À la place, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli chaleureusement et applaudi par la foule.

Le roi Charles III d'Angleterre, malgré son combat contre le cancer, a fait le déplacement et rendu hommage aux résistants en français, saluant "le courage et le sacrifice des hommes et des femmes de la Résistance".

Les commémorations ont été ponctuées par des tableaux retraçant l'histoire du Débarquement et son rôle crucial dans la conquête de la liberté. Emmanuel Macron a clôturé la cérémonie en établissant un parallèle entre les combats de 1944 et les luttes actuelles contre les idéologies de haine : "Ceux qui ont débarqué ne se battaient pas pour leur village, mais contre une idéologie mortifère qui écrasait tous ceux qui vivent et pensent autrement."

Pour marquer cet anniversaire, un nouveau musée a ouvert ses portes à Arromanches-les-Bains. Un symbole supplémentaire de mémoire pour les générations futures.

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Passage de la Patrouille de France pendant le discours d'Emmanuel Macron (BFMTV)

Dissolution assemblée nationale

Après les élections de 2022, le parti présidentiel n'avait, pour la première fois, pas réussi à obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale. C’est dans ce contexte de fragilité politique que, le soir du 9 juin 2024, après l'annonce des résultats des élections européennes marquées par un score écrasant du Rassemblement National (RN), Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de la chambre basse du Parlement, convoquant de nouvelles élections législatives pour les 30 juin et 7 juillet. Le délai extrêmement court de 20 jours imposé par le chef de l'État a précipité une recomposition politique majeure.

À gauche, une coalition baptisée Nouveau Front Populaire (NFP) s’est formée dans l’urgence, rassemblant La France Insoumise, le Parti Communiste, Europe Écologie-Les Verts et le Parti Socialiste. Son objectif : présenter un seul candidat par circonscription afin d’éviter la dispersion des voix. À droite, le parti Les Républicains s’est fracturé après la décision de son président, Éric Ciotti, de prôner une alliance avec le RN, provoquant de nombreuses dissidences internes.

Lors du premier tour, le 30 juin, le Rassemblement National s’est imposé largement avec 33 % des suffrages et 39 sièges remportés directement. Le Nouveau Front Populaire a suivi avec 28 % des voix et 32 sièges, tandis que la coalition présidentielle (Ensemble, Horizons et le MoDem) a recueilli 23 % des suffrages et seulement 2 sièges. Fragilisés, Les Républicains n’ont obtenu que 6,5 % des voix et un siège, confirmant l'impact des divisions internes.

Face à la menace d’une majorité RN, un front républicain s'est organisé entre la coalition présidentielle et le Nouveau Front Populaire. Dans les circonscriptions où trois candidats s'étaient qualifiés pour le second tour avec le RN en tête, la coalition la moins bien placée s’est retirée pour soutenir l’autre. Le NFP a ainsi retiré 131 de ses candidats, tandis que la coalition présidentielle en a retiré 81, dans un geste stratégique visant à freiner l’extrême droite.

Le second tour, le 7 juillet, a abouti à une Assemblée nationale profondément divisée en trois blocs majeurs. Le Nouveau Front Populaire est devenu la première force politique avec 193 députés élus. Derrière, la coalition présidentielle a obtenu 166 sièges, tandis que le Rassemblement National et ses alliés ont remporté 142 députés. Les Républicains, malgré leur déroute, ont sauvé 47 sièges, illustrant une fragmentation inédite du paysage politique français.

Cette dissolution aura marqué la division de la France et laisse planer de grandes incertitudes sur la formation d'une majorité stable et la capacité à gouverner efficacement.


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Jeux Olympique de Paris

Le 8 mai 2024, la France a officiellement lancé les festivités des Jeux Olympiques avec l'arrivée solennelle de la flamme olympique à Marseille, à bord du mythique trois-mâts Belem. Pour célébrer cet événement historique, une grande fête populaire a embrasé le Vieux-Port, rassemblant près de 230 000 personnes. Le rappeur marseillais Jul, icône locale, a eu l'honneur d'allumer le chaudron olympique, marquant ainsi le début d'un été placé sous le signe du sport et de l'unité.

Le soir même, une scène géante a été installée pour un concert grandiose réunissant plusieurs figures majeures de la musique française, dont Soprano et Alonzo, offrant un spectacle à la hauteur de l'événement. Dès les jours suivants, la flamme a entamé son périple à travers tout le territoire, des régions métropolitaines aux territoires d’outre-mer, portée par 10 000 relayeurs. Ce relais national a progressivement fait monter l'enthousiasme populaire autour des Jeux, jusqu'à son arrivée triomphale à Paris le 14 juillet, où elle a illuminé la capitale et ses alentours jusqu'à la cérémonie d'ouverture.

Celle-ci, d'ailleurs, a marqué l’histoire. Pour la première fois, la cérémonie ne s’est pas déroulée dans un stade, mais sur la Seine, transformée en décor majestueux pour une parade de six kilomètres. Plus de 300 000 spectateurs étaient présents sur les quais pour assister à ce spectacle hors norme, un record mondial pour une cérémonie d’ouverture olympique. Diffusé en direct sur France 2, l'événement a attiré 23 millions de personnes.

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L'estrade protocolaire en face de la tour Eiffel (COJO)

Un autre point fort de ces Jeux de Paris 2024 réside dans l'utilisation majoritaire de sites emblématiques déjà existants, sublimant ainsi le patrimoine de la capitale. Les compétitions ont pris place à côté ou dans des lieux prestigieux tels que la Tour Eiffel, le Grand Palais, le Trocadéro, la Seine ou encore le château de Versailles et ses jardins, offrant un cadre spectaculaire aux épreuves sportives. Même le village des athlètes a été pensé pour l'avenir : conçu de manière durable, il sera transformé en logements classiques après l'événement.

Côté billetterie, le succès a été au rendez-vous avec 12 millions de billets vendus pour les Jeux Olympiques et Paralympiques. Sur le plan sportif, la France s'est brillamment illustrée en terminant à la cinquième place du classement des médailles d'or, décrochant 16 titres. Parmi les héros de cette édition, le nageur Léon Marchand s’est imposé comme l’un des visages de ces Jeux en remportant à lui seul quatre médailles d’or, marquant l’histoire de la natation française.

Au-delà des résultats, ces Jeux olympiques ont prouvé, à ceux qui en doutaient, que la France est capable d'organiser des événements d'envergure mondiale avec brio. De la cérémonie d'ouverture à la ferveur populaire ressentie tout au long des compétitions, en passant par l'exceptionnelle mise en valeur du patrimoine, tout semblait si parfaitement orchestré qu'on aurait voulu que cela ne s'arrête jamais.

La cérémonie de clôture, cette fois tenue dans l’enceinte du Stade de France, a marqué la fin de cette aventure extraordinaire et la passation officielle avec Los Angeles, qui accueillera les Jeux de 2028. Un défi immense à relever après l’exploit parisien.


Retrouvez tous les résultats et les lieux emblématiques des Jeux Olympiques 

Procès des viols de Mazan

Tout commence le 12 septembre 2020, lorsque Dominique Pélicot est interpellé dans un centre commercial de Leclerc pour avoir filmé sous les jupes de femmes. Une enquête menée à son domicile révèle alors une affaire bien plus grave. Sur son ordinateur et une clé USB, les enquêteurs découvrent des échanges avec d'autres hommes à qui il proposait des relations sexuelles avec sa femme, Gisèle Pélicot, droguée et inconsciente.

Quatre ans plus tard, le procès dit des "viols de Mazan", du nom de cette petite commune du Vaucluse, s’ouvre en audience publique, une décision exceptionnelle voulue par la victime « pour que la honte change de camp ». Pendant quatre mois, 51 hommes accusés de viols aggravés sont entendus, un procès inédit en France tant par le nombre d'accusés que par les preuves accablantes constituées de milliers de photos et vidéos.

Les réquisitions du ministère public sont lourdes, allant de 10 à 20 ans de prison. Dominique Pélicot écope de la peine maximale de 20 ans, assortie d'une période de sûreté de 13 ans et demi. Les autres accusés reçoivent des peines allant de 3 ans de prison, dont 2 avec sursis, à 16 ans pour l'homme ayant violé la victime à six reprises en 2020. Sur les condamnés, 17 ont décidé de faire appel, avec un nouveau procès attendu pour fin 2025.

L'affaire, largement médiatisée en France et à l’international, a relancé avec force le débat sur les violences faites aux femmes. Le choix de rendre ce procès public a permis de briser l'omerta et d’amplifier la prise de conscience collective sur cette problématique sociétale majeure.

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Gisèle Pélicot, au centre, arrivant au palais de justice (Christophe Simon - AFP)

Gouvernement Barnier

Trois mois après l'annonce de la démission du gouvernement de Gabriel Attal suite aux élections législatives provoquées par Emmanuel Macron début juin, Michel Barnier est nommé Premier Ministre. Celui-ci doit alors tenter de gouverner avec une Assemblée nationale plus divisée que jamais.

Barnier aura mis 16 jours pour former son gouvernement, établissant ainsi un record d’attente pour une nomination ministérielle. Minoritaire à l'Assemblée, il tente de chercher des compromis texte par texte. Mais son premier grand défi, l’adoption du budget de la Sécurité sociale pour 2025, révèle l’impasse politique.

Le 2 décembre, faute de majorité, il engage l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le texte sans vote. Cette décision provoque le dépôt de deux motions de censure, l'une par La France Insoumise (LFI), l'autre par le Rassemblement National (RN).

Le 5 décembre, après une attente fébrile, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, annonce l'adoption de la motion de censure de LFI avec 331 voix. L'alliance entre la coalition de gauche et le RN fait chuter le gouvernement. Michel Barnier remet sa démission dès le lendemain, acceptée par le président Macron. Il devient alors le Premier ministre le plus éphémère de la Vème République.

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Michel Barnier menacé par une motion de censure prend la parole (Sarah Meyssonnier - Reuters)

Réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Cinq ans après l'incendie dévastateur du 15 avril 2019, Notre-Dame de Paris a rouvert ses portes lors d'une cérémonie officielle le 6 décembre 2024. L'événement marque l'aboutissement d'un colossal chantier de reconstruction, initié sous l'impulsion du président Emmanuel Macron avec un objectif ambitieux : rendre vie à la cathédrale en seulement cinq ans.

Des dizaines de chefs d'État, dont Emmanuel Macron et Donald Trump, fraîchement réélu, étaient présents pour cette résurrection historique. Les pompiers ayant sauvé une partie de l'édifice et les artisans ayant œuvré sans relâche à sa restauration ont été mis à l'honneur. Malgré la perte de la flèche de Viollet-le-Duc et de la charpente mythique surnommée « la forêt », Notre-Dame retrouve aujourd'hui sa splendeur grâce à un travail minutieux de consolidation, de reconstruction et de nettoyage des murs et vitraux intacts.

La journée s’est conclue par un grand concert retransmis sur France Télévisions. La réouverture de la cathédrale a été suivie par 8 millions de téléspectateurs et a fait la une des médias internationaux, saluant l’exploit architectural et symbolique de ce chantier hors norme.

Une semaine après cette cérémonie, Notre-Dame a rouvert au public sous réservation, avant de retrouver progressivement son rythme normal, accueillant des visiteurs du monde entier, témoins de la résilience de ce monument emblématique de la capitale française.


Voir l'article sur l'Incendie de Notre-Dame de Paris

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La cathédrale Notre-Dame de Paris illuminée lors de sa réouverture (Dimitar Dilkoff - AFP)

Gouvernement Bayrou

Le 13 décembre 2024, François Bayrou est nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, dans un contexte de crise politique marqué par un Parlement fragmenté et le renversement du gouvernement Barnier. Chargé de former un nouvel exécutif, il affirme faire face à un "Himalaya de difficultés" et plaide pour une "réconciliation nationale", évoquant la figure d’Henri IV.

Choisissant de conserver son poste de maire de Pau malgré sa fonction de chef du gouvernement, Bayrou suscite une controverse, notamment en participant à une session du conseil municipal le 16 décembre alors que Mayotte fait face aux conséquences dévastatrices du cyclone Chido. La présentation de son gouvernement, le 23 décembre, déclenche également des critiques, tombant le jour du deuil national dédié à Mayotte.

François Bayrou fait sa déclaration de politique générale le 14 janvier 2025 devant l'Assemblée nationale, sans solliciter de vote de confiance en raison de l'absence de majorité parlementaire. Une motion de censure déposée par LFI est rejetée deux jours plus tard, faute de soutien du RN et du PS qui se sont abstenus.

Cyclone Chido à Mayotte

Le vendredi 13 décembre 2024, Mayotte est placée en alerte rouge par Météo-France, avant de passer en alerte violette le lendemain matin, le plus haut niveau d'alerte météorologique. L'archipel situé dans le canal du Mozambique fait face à des vents destructeurs dépassant les 180 km/h, des précipitations intenses et des risques de submersion marine. À Pamandzi, une rafale record de 226 km/h est enregistrée, surpassant les précédents cyclones.

Malgré l’ouverture de 71 centres d'hébergement d'urgence, ceux-ci restent largement vides. La peur des sans-papiers d’être arrêtés et expulsés, ainsi que le sous-équipement des centres et la crainte de pillages dissuadent une grande partie de la population de s’y rendre. À Mamoudzou, seuls 3 500 habitants se réfugient dans des centres prévus pour accueillir jusqu’à 10 000 personnes.

La barrière linguistique et une faible culture du risque, liée à l'absence de cyclones majeurs depuis près de 90 ans, aggravent la situation. L'ampleur de la catastrophe relance la réflexion sur la gestion des crises climatiques et la préparation des territoires ultramarins face à des événements météorologiques extrêmes.

Le cyclone Chido a laissé Mayotte dans un état de dévastation sans précédent. Les infrastructures vitales sont sévèrement touchées : les 320 000 habitants se retrouvent sans accès à l'eau courante, et plus de 15 000 foyers sont privés d'électricité et de connexion Internet. Les routes sont impraticables, les écoles et l'hôpital endommagés, et les communications restent difficiles. Les bidonvilles, où vivent des milliers de personnes dans des habitations précaires en tôle, sont entièrement détruits, notamment celui de Kawéni, le plus grand de France, qui abritait 20 000 habitants avant la catastrophe.

Malgré l’ouverture de centres d'hébergement, les conditions précaires et l’épuisement rapide des vivres aggravent la situation pour les sinistrés. Le bilan humain suscite de vives polémiques. Initialement, le préfet de Mayotte craint un nombre de victimes « pouvant atteindre plusieurs milliers ». Une estimation alarmante de 60 000 morts relayée par une chaîne locale est rapidement démentie par les autorités, mais le flou persiste.

Le 23 décembre, le gouvernement estime finalement le nombre de décès à quelques dizaines, bien que le Premier ministre François Bayrou reconnaisse les difficultés à établir un bilan précis. Plusieurs députés dénoncent alors cette position, affirmant que de nombreuses personnes auraient été ensevelies sous les débris. Cependant, des experts en gestion de catastrophes jugent ces déclarations excessives en l'absence de phénomènes tels que submersions marines majeures.

Au 29 décembre, le bilan officiel provisoire fait état de 39 morts et plus de 5 600 blessés. Les autorités insistent néanmoins sur le fait que ces chiffres pourraient ne pas refléter l'ampleur réelle du drame, notamment en raison des conditions d'inhumation rapide et de la difficulté à recenser les populations des bidonvilles. L'île fait désormais face à un long chemin de reconstruction, tandis que le gouvernement est sous pression pour apporter une réponse rapide et efficace à cette crise humanitaire sans précédent.

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