Le vendredi 13 décembre 2024, Mayotte est placée en alerte rouge par Météo-France, avant de passer en alerte violette le lendemain matin, le plus haut niveau d'alerte météorologique. L'archipel situé dans le canal du Mozambique fait face à des vents destructeurs dépassant les 180 km/h, des précipitations intenses et des risques de submersion marine. À Pamandzi, une rafale record de 226 km/h est enregistrée, surpassant les précédents cyclones.
Malgré l’ouverture de 71 centres d'hébergement d'urgence, ceux-ci restent largement vides. La peur des sans-papiers d’être arrêtés et expulsés, ainsi que le sous-équipement des centres et la crainte de pillages dissuadent une grande partie de la population de s’y rendre. À Mamoudzou, seuls 3 500 habitants se réfugient dans des centres prévus pour accueillir jusqu’à 10 000 personnes.
La barrière linguistique et une faible culture du risque, liée à l'absence de cyclones majeurs depuis près de 90 ans, aggravent la situation. L'ampleur de la catastrophe relance la réflexion sur la gestion des crises climatiques et la préparation des territoires ultramarins face à des événements météorologiques extrêmes.
Le cyclone Chido a laissé Mayotte dans un état de dévastation sans précédent. Les infrastructures vitales sont sévèrement touchées : les 320 000 habitants se retrouvent sans accès à l'eau courante, et plus de 15 000 foyers sont privés d'électricité et de connexion Internet. Les routes sont impraticables, les écoles et l'hôpital endommagés, et les communications restent difficiles. Les bidonvilles, où vivent des milliers de personnes dans des habitations précaires en tôle, sont entièrement détruits, notamment celui de Kawéni, le plus grand de France, qui abritait 20 000 habitants avant la catastrophe.
Malgré l’ouverture de centres d'hébergement, les conditions précaires et l’épuisement rapide des vivres aggravent la situation pour les sinistrés. Le bilan humain suscite de vives polémiques. Initialement, le préfet de Mayotte craint un nombre de victimes « pouvant atteindre plusieurs milliers ». Une estimation alarmante de 60 000 morts relayée par une chaîne locale est rapidement démentie par les autorités, mais le flou persiste.
Le 23 décembre, le gouvernement estime finalement le nombre de décès à quelques dizaines, bien que le Premier ministre François Bayrou reconnaisse les difficultés à établir un bilan précis. Plusieurs députés dénoncent alors cette position, affirmant que de nombreuses personnes auraient été ensevelies sous les débris. Cependant, des experts en gestion de catastrophes jugent ces déclarations excessives en l'absence de phénomènes tels que submersions marines majeures.
Au 29 décembre, le bilan officiel provisoire fait état de 39 morts et plus de 5 600 blessés. Les autorités insistent néanmoins sur le fait que ces chiffres pourraient ne pas refléter l'ampleur réelle du drame, notamment en raison des conditions d'inhumation rapide et de la difficulté à recenser les populations des bidonvilles. L'île fait désormais face à un long chemin de reconstruction, tandis que le gouvernement est sous pression pour apporter une réponse rapide et efficace à cette crise humanitaire sans précédent.
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