Procès Pelicot : au coeur du plus grand scandale de viols conjugaux de France

Le courage de Gisèle Pelicot, 71 ans, face à l'horreur organisée par son propre mari et perpétrée par des dizaines d’hommes
Le courage de Gisèle Pelicot, 71 ans, face à l'horreur organisée par son propre mari et perpétrée par des dizaines d’hommes (Benoit Peyrucq - AFP)

Entre 2011 et 2020, Gisèle Pelicot a été droguée à son insu et violée à de multiples reprises par des dizaines d’hommes, invités et filmés par son mari, Dominique Pelicot, dans leur maison de Mazan (Vaucluse). L’affaire, d’une ampleur hors norme, a conduit à un procès historique : 50 hommes accusés de viols aggravés et de complicité, pour certains venus à plusieurs reprises. Malgré l’effroi suscité par les faits, Gisèle Pelicot, 71 ans, a fait preuve d’un courage exceptionnel tout au long de la procédure. À l’issue des débats, la justice a prononcé de lourdes peines. Plusieurs accusés avaient annoncé faire appel, mais un seul le maintient aujourd’hui. Un second procès se tiendra à l’automne 2025.

Dominique Pelicot est attrapé en train de filmer des femmes sous leur robes

Alors qu’il se trouve dans un supermarché Leclerc du Vaucluse, Dominique Pelicot est surpris en train de filmer sous les jupes de plusieurs femmes à leur insu, à l’aide d’un téléphone dissimulé dans une sacoche. Un agent de sécurité repère son comportement suspect et l’intercepte en flagrant délit. La police est immédiatement appelée. Une plainte est déposée par l’une des femmes filmées, et Dominique Pelicot est placé en garde à vue.

Lors de la fouille de ses affaires, les enquêteurs découvrent dans sa sacoche deux téléphones, un appareil photo, un caméscope et plusieurs préservatifs. Sur l’un des téléphones, une seule application intrigue les policiers : Skype. À son ouverture, l’écran révèle des dizaines de clichés glaçants. Des femmes, nues, inconscientes, étendues sur un lit, entourées d’hommes eux aussi dénudés.

Face à ces images d’une violence inouïe, les policiers alertent aussitôt leur hiérarchie. Une enquête d’ampleur est alors ouverte pour identifier les victimes, comprendre l’origine des images, et remonter le fil d’une affaire qui, dans les mois suivants, s’imposera comme l’un des plus grands procès pour viols de groupe jamais organisés en France.

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Vidéo de l'interpellation de Dominique Pelicot par le vigile du supermarché de Carpentras (Paris Match)

Lorsqu’il raconte à son épouse les faits qui lui sont reprochés au supermarché — avoir filmé sous les jupes de femmes à leur insu — Dominique Pelicot évoque une « grave erreur » qu’il jure de ne jamais recommencer. Après un temps de réflexion, sa femme Gisèle lui accorde son pardon, à la condition expresse qu’il ne récidive pas.

Mais les enquêteurs, eux, ne s’en tiennent pas là. Une perquisition est menée au domicile du couple. Les policiers saisissent plusieurs téléphones, un ordinateur portable et une clé USB. C’est lors de l’analyse de ces supports numériques que l’affaire bascule. En épluchant les conversations du mis en cause sur le site de rencontres Coco.fr, les enquêteurs tombent sur des échanges explicites : Dominique Pelicot y raconte qu’il drogue régulièrement sa femme pour inviter d’autres hommes à avoir des relations sexuelles avec elle pendant qu’elle est inconsciente.

Puis, sur la clé USB, les enquêteurs découvrent un dossier au nom sans équivoque : "ABUS". À l’intérieur, des sous-dossiers soigneusement organisés, contenant plus de 20 000 images et vidéos. Toutes montrent la même femme, nue, inconsciente, au centre de rapports sexuels avec différents hommes. La femme en question est formellement identifiée : il s’agit de Gisèle Pelicot, l’épouse du mis en cause.

Qui sont ces hommes ? Où ces scènes ont-elles été tournées ? Et surtout, ces actes ont-ils été commis avec le consentement de la victime ? Les policiers comprennent alors qu’ils viennent de mettre au jour une affaire d’une ampleur exceptionnelle. L’enquête qui s’ouvre sera bientôt connue sous le nom glaçant : l’affaire des viols de Mazan.

Enquête dans la vie privée du couple

Les enquêteurs s'intéressent rapidement à la vie privée du couple Pelicot. Mariés depuis quarante ans, Dominique et Gisèle semblaient mener une existence paisible, sans histoire. Parents de trois enfants et grands-parents de sept petits-enfants, ils avaient élevé leur famille en région parisienne avant de s’installer, à l’heure de la retraite, dans la commune de Mazan, dans le Vaucluse.

Aux policiers, Gisèle Pelicot décrit un quotidien serein, des attentions simples qu’elle interprétait comme des signes d’affection. « Il me préparait souvent des repas, pour moi cela signifiait qu’il était prévenant », confie-t-elle. Elle se souvient d’un soir, à son retour de dix jours passés avec ses petits-enfants : « Il est venu me chercher à la gare d'Avignon, j'avais passé 10 jours avec mes petits-enfants, il avait déjà préparé le dîner. J'ai trouvé nos deux assiettes dans le four, j'avais mis de l'huile d'olive dans mon assiette et lui du beurre. Il était donc facile de distinguer nos deux assiettes. On buvait souvent du vin ensemble. »

Mais en 2013, peu après leur installation dans le Sud, Gisèle commence à ressentir des troubles inquiétants : pertes de mémoire, chute de cheveux, amaigrissement. Inquiète, elle pense avoir Alzheimer et décide de consulter plusieurs spécialistes. Trois neurologues tenteront de poser un diagnostic, sans succès. Aucun ne parvient à expliquer ses symptômes.

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Caroline Darian et son frère aux côtés de Gisèle Pelicot, durant le procès (AFP)

Deux mois après le début de l'enquête, Gisèle et Dominique Pelicot sont convoqués au commissariat. Pour Gisèle, il ne s’agit encore que de l’histoire du supermarché, ce geste qu’elle pensait isolé et qu’elle avait décidé de pardonner. Lorsque son mari est appelé pour être entendu, elle ne se doute pas qu’elle ne le verra plus jamais comme avant.

C’est alors que l’enquête bascule. « Le policier m’a dit qu’il allait me montrer des choses difficiles, se souvient Gisèle. Il a ouvert un dossier et m’a montré une première photo. J’ai eu du mal à me reconnaître, je n’étais pas habillée comme d’habitude. Puis une deuxième, une troisième… Je lui ai demandé d’arrêter, c’était insoutenable. Je gisais inanimée dans mon lit, et un homme était en train de me violer. Tout mon monde s’est effondré. »

Les enquêteurs estiment que plus de neuf années de viols ont été enregistrées dans les fichiers saisis, remontant à 2011. À l’époque, le couple vit encore en région parisienne. Dominique Pelicot commence alors à administrer en cachette du Temesta à son épouse, un anxiolytique puissant prescrit pour les troubles du sommeil ou de l’anxiété. Il dissimule les comprimés dans ses plats, camouflant leur goût avec de l’ail, du persil ou des épices. Quand cela n’est pas possible, il les mélange à de la glace. À fortes doses, le Temesta peut provoquer une perte de conscience. C’est dans ces moments-là qu’il en profitait pour la violer, sans qu’elle ne s’en souvienne au réveil, seulement épuisée et confuse.

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Boîte de Temesta, similaire à celles utilisées sur Gisèle Pelicot (Patrick Bernard - ABACAPRESS.COM)

En 2013, le couple s’installe à Mazan. C’est là que Dominique Pelicot commence à contacter d'autres hommes pour les inviter à participer à ses fantasmes. Lorsque les hommes arrivaient en voiture, ils se garaient dans un parking plus loin, près d'un stade, et Dominique les rejoignait pour les amener jusqu'à la chambre, parfois en peignoir. Tout était minutieusement orchestré pour ne pas éveiller les soupçons de sa femme. Les visiteurs devaient respecter un protocole strict : pas de parfum, pas de tabac, silence total. Ils se lavaient les mains à l’eau chaude, se déshabillaient dans la cuisine et puis sans faire de bruit, entraient dans la chambre.

Ce qui s’y déroulait relève de l’horreur. Pendant que Gisèle était dans un sommeil profond, droguée, entièrement nue, les hommes abusaient d’elle sexuellement. « Ce sont de vraies scènes barbares, ils me voyaient comme une poupée de chiffon, comme un sac poubelle. J'étais étendue là, sur le lit, inanimée, en train de me faire violer », dira plus tard Gisèle devant la cour.

Dominique Pelicot, lui, se voit comme un metteur en scène. Caméra à la main, il filme, dirige, donne des instructions. Mais au fil des années, son attention se détourne de son épouse. Les enquêteurs découvrent, parmi les milliers de fichiers, des photos de sa fille Caroline, endormie. D’autres clichés montrent ses belles-filles, filmées à leur insu, cette fois bien conscientes, mais espionnées dans leur salle de bain par des caméras cachées.

Au total, près de 200 viols présumés en série sont recensés, impliquant Dominique Pelicot et 72 hommes. Cinquante d’entre eux ont été identifiés, âgés de 26 à 74 ans. Derrière la porte d’une maison apparemment ordinaire, l’affaire des viols de Mazan révèle l’un des plus vastes scandales sexuels jamais jugés en France.

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Une partie des accusés lors du procès (Valentin Pasquier - Radio France)

Début du procès

Déterminée à affronter ses bourreaux, quatre ans après le début de l’affaire, Gisèle Pelicot se présente au tribunal d’Avignon pour l’ouverture du procès qui l’oppose à 51 de ses agresseurs. D’emblée, le président du tribunal annonce que les débats se dérouleront à huis clos. Mais Gisèle refuse. Elle demande que le procès soit public. Peut-être pour ne pas se sentir seule face à l’atrocité, peut-être aussi pour que d’autres entendent, voient et sachent.

Chaque matin, Gisèle arrive au palais de justice accueillie par des dizaines de personnes venues lui témoigner leur soutien. Une présence chaleureuse, silencieuse, mais essentielle. « Je voulais que toutes les femmes victimes de viol puissent se dire : si Madame Pelicot l’a fait, alors moi aussi, je peux le faire », confie-t-elle. Avant d’ajouter : « Quand on est violée, on ressent de la honte. Mais cette honte ne nous appartient pas. C’est à eux de la porter. »

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Arrivée de Gisèle Pelicot au tribunal d'Avignon, le 10 septembre 2024 (A. Robert - SIPA)

Tout au long du procès, des journalistes venus de France et de l’étranger se pressent dans la salle d’audience du tribunal d’Avignon. L’affaire, d’une ampleur inédite, suscite une attention médiatique mondiale.

Dès les premiers jours, le président de la cour retrace la chronologie complète des faits, des premières découvertes jusqu’à l’ouverture de l’enquête. À l’issue de ce rappel, chacun des accusés est invité à s’exprimer. Quatorze reconnaissent les faits. Trente-six les contestent, s’appuyant principalement sur un argument juridique : l’absence, selon eux, de définition explicite du consentement dans la législation sur le viol au moment des faits.

Le 5 septembre, Gisèle Pelicot est appelée à la barre. C’est la première fois qu’elle s’exprime publiquement face aux dizaines d’accusés. Le lendemain, sa fille, également victime dans cette affaire, livre à son tour son témoignage. L’audition de Dominique Pelicot, initialement prévue le 10 septembre, est reportée en raison de problèmes de santé. Il sera finalement entendu le 17 septembre.

Face à la cour, Dominique Pelicot reconnaît les faits dans leur globalité. Il tente d’expliquer ses actes par ce qu’il décrit comme « une addiction incontrôlable ». Mais les experts sont formels : l’homme présente « une personnalité structurée sur le mode pervers », avec « une empathie faible », « une culpabilité limitée », et « une introspection quasi absente ». Ils relèvent aussi « de multiples déviances paraphiliques » et concluent à « une dangerosité criminologique élevée ».

"Je suis un violeur, comme ceux qui sont dans cette salle.[…] On ne naît pas pervers, on le devient."

Dominique Pelicot

durant sa première prise de parole

Appelée une nouvelle fois à la barre après les déclarations de son ex-mari, Gisèle Pelicot livre un témoignage empreint d’émotion. « C'est très difficile pour moi d'entendre, encore aujourd'hui, qu'il est conscient d'avoir commis ces actes de viol et de barbarie à mon encontre, car pas une seule seconde, je ne pouvais douter de cet homme. Je l'ai aimé pendant cinquante ans », confie-t-elle, bouleversée.

Lorsque certains accusés contestent les faits ou nient la présence de pénétration, la cour choisit à chaque fois de diffuser les vidéos les concernant retrouvées dans les fichiers de Dominique Pelicot. À chaque projection, un silence oppressant s’installe dans la salle. Le seul son audible est souvent celui des ronflements profonds de Gisèle, inconsciente, preuve accablante de son état lors des agressions.

Face aux images, plusieurs accusés maintiennent leur ligne de défense. Certains prétendent ne pas avoir eu l’intention de violer ou affirment avoir cru que Mme Pelicot était morte… sans pour autant interrompre leur acte. D’autres rejettent leur responsabilité sur Dominique Pelicot, affirmant avoir été manipulés, aux ordres d’un homme présenté comme le seul maître de cette mise en scène sordide.

Dans la suite du procès, vont commencer les premières auditions d'accusés, dont certains ont reconnu les faits. Rapidement, le président décide de restreindre la diffusion des images aux seules audiences à huis clos, en raison de leur caractère insoutenable. Tout au long des semaines suivantes, le tribunal va procéder à l'examen des personnalités, expertises psychiatriques et interrogatoires sur les faits pour l’ensemble des 72 hommes poursuivis.

Dominique Pelicot est interrogé deux fois, et plusieurs témoins clés défilent, notamment les enfants du couple, l'ex-femme d’un des fils, ou encore la juge d’instruction. Gisèle Pelicot, quant à elle, témoigne à plusieurs reprises, jusqu’à la clôture de l’instruction.

Le 20 novembre, après deux mois de débats, d’auditions, de confrontations et de témoignages bouleversants, l'instruction à la barre est close et le moment va être au réquisitoire du procureur de prononcer les peines requises contre les accusés.

Le réquisitoire du procureur

Trois jours, c'est le temps qu'aura pris le ministère public pour délivrer les réquisitions contre les 51 accusés des viols contre Gisèle Pelicot. À l'extérieur, les nombreux soutiens de Mme Pelicot ont déployé une banderole sur les remparts de la ville demandant la peine maximale à l'encontre de chacun des accusés.

Le premier jour, les réquisitions ont concerné 19 accusés, à commencer par Dominique Pelicot, principal mis en cause, présenté comme le cerveau, l’organisateur, le réalisateur de ces actes. Sa responsabilité est apparue centrale dans la mise en place et la perpétration de ces crimes d’une ampleur inédite.

Accusé Âge ProfessionNoteRequis
Dominique Pelicot 71 ans retraité
Pendant plus de dix ans, il a drogué, violé et fait violer son épouse Gisèle par des dizaines d’hommes, recrutés en ligne. Il a aussi commis des faits similaires sur une seconde victime, Cilia M. Il reconnaît l’ensemble des faits et se décrit lui-même comme « violeur ». Le parquet dénonce des actes « abjects » et une organisation systématique des viols, avec usage de substances chimiques et mise en scène sexuelle.
20 ans
Jean-Pierre M.63 anschauffeur
Seul accusé du dossier à ne pas avoir commis d'agressions sexuelles sur Gisèle Pelicot, mais sa propre épouse, selon un mode opératoire inspiré de Dominique Pelicot. Il a reproduit chez lui les mêmes pratiques : drogue, perte de conscience, mise en scène. Il reconnaît les faits. L’accusation souligne une emprise de Pelicot, mais insiste sur la gravité des actes commis.
17 ans
Joseph C.69 ansretraité
Seul des accusés poursuivi pour agression sexuelle aggravée, et non pour viol. Il a reconnu des attouchements sur Gisèle Pelicot, avant de quitter la chambre en raison de doutes sur son consentement. Libertin assumé, il dit ne pas s’être senti à l’aise sur place.
4 ans
Didier S.68 ansretraité
S'est rendu une fois à Mazan, espérant une relation homosexuelle avec Dominique Pelicot. Il minimise sa participation, invoquant une impossibilité physique d’avoir une érection. L'accusation souligne son ambivalence et sa responsabilité dans les faits.
10 ans
Patrick A.60 anssans emploiS’est rendu à Mazan pour des relations homosexuelles avec l’espoir d’une relation avec Dominique Pelicot. Il a reconnu les faits et présenté ses excuses à Gisèle Pelicot. Il admet la non-capacité de consentement de la victime, mais minimise sa responsabilité en imputant à Dominique Pelicot un rôle principal.10 ans
Jacques C.72 ansretraitéA reconnu un cunnilingus « sans la langue » sur Gisèle Pelicot mais conteste toute pénétration avec le sexe. La question d’une pénétration digitale reste incertaine. Il a exprimé des excuses à la victime en audience.10 ans
Hugues M.39 anscarreleurIl est venu une fois à Mazan, après un premier contact seulement 2 heures avant sur coco. Il pensait participer à un jeu libertin à trois et n'a pas reconnu les faits. Son ex-compagne soupçonne avoir été droguée sans preuve. L’accusation souligne qu’il savait que la femme était endormie et ne réagissait pas, ce qui caractérise le viol aggravé.
Date de venue : 23 octobre 2019
10 ans
Andy R.37 anssans emploiIl est venu à Mazan dans la nuit du réveillon. L’accusation qualifie ses actes de tentative de viol aggravé, soulignant sa fascination pour les femmes endormies. Il a reconnu les faits parmi les 14 accusés. Il justifiait son comportement par son alcoolisation chronique et évoquait un « délire de couple ». Son casier compte quatre mentions, notamment des violences sur ses compagnes.
Date de venue : 31 décembre 2018
10 ans
Jean-Marc L.74 ansretraitéIl est le plus âgé des 51 accusés et a été filmé en train de commettre des attouchements, ainsi que des pénétrations digitales et péniennes sur Gisèle Pelicot. Il nie les faits et minimise le non-consentement, pensant que le viol doit être violent pour être reconnu. Il a compris tardivement que la victime ne se réveillerait pas. L’accusation a retenu le crime de viol aggravé, notant que Jean-Marc L. minimise sa responsabilité en renvoyant la faute sur Dominique Pelicot et la victime.
Date de venue : 6 mai 2017
10 ans
Saifeddine G.37 anschauffeur routierUne fois arrivé dans la chambre, il a eu conscience de l’inconscience de la victime et a fait preuve de précautions pour ne pas la réveiller. Une requalification en tentative de viol aggravé a été demande au lieu de viol aggravé. Dans une lettre, il s’est excusé pour sa participation « malgré lui ».10 ans
Simone M.43 ansancien chasseur alpin, intérimaire dans le BTPVenu une fois, il était voisin des Pelicot à Mazan et le seul accusé dont Gisèle connaissait le visage. Il a nié le viol, affirmant penser que la victime participait au jeu et pouvait se réveiller. Il est venu au domicile sous prétexte d’un achat de roue de vélo. Il reconnaît avoir reçu des consignes de Dominique Pelicot pour ne pas réveiller Gisèle, sans toutefois avoir eu d’échange avec elle.10 ans
Philippe L.62 ansjardinierVenu une fois, il était l'un des rares à être porteur d’un préservatif lors des faits. Il a reconnu avoir violé Gisèle Pelicot sans jamais avoir obtenu son consentement, qu’il estimait impossible car elle était toujours inconsciente. Il affirme être venu à Mazan pour parler jardinage avec Dominique Pelicot, qui envisageait de l’employer, et pour voir de la lingerie. Sur place, Dominique Pelicot lui a montré des vidéos sexuelles impliquant sa femme. Il soutient ne pas avoir eu l’intention de violer, estimant que la victime était consentante selon la présentation faite par Dominique Pelicot.10 ans
Paul G.31 anssalarié dans l'agroalimentaireIl avait 22 ans au moment des faits, lorsqu’il s’est rendu chez les Pelicot à Mazan. Il a expliqué ne pas avoir mesuré la gravité de ses actes sur le moment, mais a refusé de revenir une deuxième fois et reconnaît désormais qu’il s’agissait d’un viol. Il savait que Dominique Pelicot administrait des somnifères à son épouse et que celle-ci ne se rendrait compte de rien. Dominique Pelicot l’avait lui-même récupéré à la gare. Il a compris le caractère criminel des faits seulement après coup, en en discutant avec des amis.
Date de venue : printemps 2016
10 ans
Ludovick B.39 ansmagasinierC'est le seul des accusés qui est jugé pour un viol aggravé commis non pas à Mazan, mais chez la fille couple Pelicot en région parisienne. Il a d’abord nié, puis reconnu les faits sans admettre la préméditation. Il savait que la victime dormait et n’a jamais cherché son consentement. Il affirme avoir été manipulé par Dominique Pelicot, qu’il craignait. Victime d’abus dans son adolescence, il présente un comportement victimaire à l’audience.
Date de venue : entre noël et le nouvel an 2019
10 ans
Mathieu D.36 ansemployé dans un magasin, pompier volontaire
Mathieu D., 36 ans, employé dans un magasin, pompier volontaire
Il s'est rendu à Mazan après l'arrestation de Dominique Pelicot au supermarché de Carpentras. Sur les vidéos, il sera identifié par ses tatouages. La magistrate note des propos explicites montrant l'absence de consentement. Il reconnaît les faits et admet avoir pris conscience de l'absence de consentement en garde à vue, mais ne pensait pas commettre un viol au moment des faits.
Date de venue : 3 octobre 2020
10 ans
Quentin H.34 ansgardien de prisonReconnu sur vidéo grâce à la reconnaissance faciale. Il filme et est filmé pendant les faits. Il reconnaît les actes, mais affirme avoir cru à une mise en scène libertine. Il revend aussi de la MDMA à un autre accusé. Il s’est déjà interrogé sur ce qui venait de se passer une fois au volant de sa voiture.11 ans
Patrice N.55 ansélectricienVenu une fois, il reconnaît les faits de viol mais nie toute intention. Lors sa première audition, il évoque un « plan à trois chez un taré ». Il affirme ne pas avoir compris la gravité de la situation sur le moment.12 ans
Husamettin D.43 ansouvrier dans le BTPVenu une fois à Mazan. D'abord dans le déni, il a fini par reconnaître les faits. Habitué des milieux échangistes, il affirme avoir cru à un jeu sexuel. À l'audience, il admet : « Oui, je reconnais que c’est un viol ».12 ans
Cyrille D.54 ansouvrier dans le BTPVenu une fois dans la maison des Pelicot. Il a reconnu l'absence de consentement : «Je suis passé outre ce consentement. » En séance, il évoque une prise de conscience tardive : « J’ai fait de la merde ».12 ans
Nizar H.40 anssans emploiIl affirme avoir été piégé par Dominique Pelicot et avoir suivi ses instructions. L’expert souligne une vision déshumanisante de la victime. Il s’est étonné de l’absence de réveil de Mme Pelicot. Il a déjà un lourd casier judiciaire (violences conjugales, soustraction d’enfant...).13 ans
Redouan E.55 ansinfirmier libéralVenu une fois. Nie les faits, se disant manipulé et menacé par Dominique Pelicot. Il adopte un discours victimaire, parlant de « ruse » et de « danger imminent ». Les experts relèvent une absence de remise en question.12 ans
Réquisitions du procureur le lundi
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Croquis au palais de justice d'Avignon, le 26 novembre 2024 lors des réquisitions du parquet (Benoit Peyrucq - AFP)

Le mardi, c'est au tour de 26 autres accusés de recevoir les réquisitions du parquet devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon. Enfin, le mercredi, les réquisitions concernant les quatre derniers accusés ont été prononcées.


Accusé Âge ProfessionNoteRequis
Boris M. 36 ans agent d’exploitation dans les transports
Venu une fois. A reconnu que Mme Pelicot ne lui avait pas donné son consentement pendant la garde à vue. Mais au début du procès, il n'a pas reconnu les faits reprochés et dit avoir cru M. Pelicot quand il lui a dit qu'elle « était adepte de somnophilie et qu’elle ne voulait pas voir son partenaire sexuel ».
Date de venue : 26 janvier 2020
12 ans
Cyril B. 47 ans routier
Venu une fois. Dit avoir été manipulé, ne reconnaît pas les faits de viol aggravé. A trouvé l’atmosphère « malsaine ».
12 ans
Thierry Pa.54 ansex-maçon
Venu une fois. Dit ne pas se souvenir des faits après avoir bu un verre de whisky-coca à son arrivée chez le couple, ce que Dominique Pelicot réfute. Ne reconnaît pas les faits malgré les vidéos.
Date de venue : 3 juillet 2020
12 ans
Omar D.36 ansagent d'entretien
Venu une fois. Rejette la faute sur le couple Pelicot qu'il qualifie de couple libertin. A nié en bloc les faits.
12 ans
Jean T.54 anscouvreur
Venu une fois. Dit ne se souvenir de rien après avoir bu un coca et après avoir vu M. Pelicot avoir un rapport sexuel avec sa femme. Nie les faits malgré les images.
Date de venue : 21 septembre 2018
12 ans
Mahdi D.36 ansemployé dans une société de transport
Venu une fois, le 5 octobre 2018. A d’abord nié toute pénétration, invoquant une absence d’érection. A maintenu ne pas avoir compris la situation jusqu’au visionnage des vidéos. A évoqué un piège tendu par Dominique Pelicot. A cependant exprimé de l’empathie envers la victime.
Date de venue : 5 octobre 2018
12 ans
Ahmed T.54 ansplombier
Venu une fois. A cru au consentement via le mari. A reconnu s’être interrogé sur l’état de la victime.
Date de venue : 4 juin 2019
12 ans
Redouane A.40 anssans profession
Venu deux fois. A reconnu aimer les rapports avec des femmes endormies. A affirmé avoir cru à un jeu de couple et au consentement du mari. Les experts évoquent une altération du discernement. Conteste une tentative d’extorsion signalée par Dominique Pelicot.
12 ans
Lionel R.44 ansemployé dans un espace culturel
Venu une fois. A reconnu sa responsabilité après visionnage des vidéos. A demandé pardon à la victime : « Je voudrais vous demander pardon. Je ne peux pas imaginer le cauchemar que vous avez vécu et c’est horrible de me dire que je fais partie de ce cauchemar ». A évoqué la pression exercée par Dominique Pelicot et admis avoir continué les échanges malgré tout.
Date de venue : 2 décembre 2018
12 ans
Florian R.32 anschauffeur livreur
Venu une fois. Identifié grâce à la reconnaissance faciale et téléphonie. A reconnu que la situation était « un peu louche ». A changé plusieurs fois de version. Était en rupture familiale, sous alcool et cannabis. Les experts évoquent une immaturité et un effondrement psychique au moment des faits. Casier judiciaire avec neuf mentions dont une relation avec une mineure de 14 ans en 2020...
Date de venue : 13 décembre 2019
13 ans
Grégory S.31 ansplaquiste
Venu une fois. A reconnu que l’état de la victime n’était pas compatible avec un rapport sexuel, mais a tout de même poursuivi l’acte. Aucun échange préalable, pas de consigne donnée par Dominique Pelicot. Fréquentait des sites libertins depuis ses 20 ans. Huit mentions à son casier.
13 ans
Abdelali D.47 anscuisinier
Venu deux fois. A reconnu les faits qu’il explique par un moment de faiblesse et un manque de réflexion. Addict à l’alcool, casier judiciaire vierge. A commis des pénétrations digitales et péniennes, parfois en difficulté d’érection. A compris avoir imposé des rapports non consentis, notamment via somnifères. Était en couple au moment des faits.
Dates de venue : 1er janvier et 7 mars 2018
13 ans
Adrien L.34 anschef de chantier
Venu une fois. A nié les faits à l’ouverture du procès. A reconnu des pénétrations digitales et péniennes sur Mme Pelicot inconsciente, encouragé par Dominique Pelicot. Considère que la présence du mari excluait toute notion de viol. Condamné en 2024 à 14 ans pour des faits antérieurs. Personnalité manipulatrice, dangerosité criminologique élevée.
Date de venue : 14 mars 2014
13 ans
Cyprien C.44 anssans profession
Venu une fois. A reconnu les faits, notamment des pénétrations digitales et péniennes filmées avec Dominique Pelicot. A exprimé des excuses à la victime, sans se soucier de son consentement. Trajectoire marquée par l’alcoolisme familial et des dépendances personnelles. Neuf mentions au casier judiciaire, surtout pour vols et délits routiers.
13 ans
Karim S.40 ansinformaticien
Accusé de viol aggravé et de détention d’images pédopornographiques. Informé par Dominique Pelicot de l’état de soumission chimique de la victime avant les faits. Présence de conversations Skype confirmant les consignes reçues. A reconnu chercher une rencontre libertine et avoir vu la victime à distance. A téléchargé des images pédopornographiques, qu’il dit avoir obtenues par erreur. Parcours marqué par une sexualité centrée sur la domination, sans remise en question. 18 mois de détention provisoire, cautionnement de 5 000 €.
14 ans et interdiction d'avoir une activité en lien avec les mineurs pendant 10 ans
Jean-Luc L.46 ansmenuisier
Accusé de deux séries de viols commis en 2018 et 2019 au domicile des Pelicot. Il a reconnu les faits et présenté des excuses. Informé par Dominique Pelicot que la victime était sous somnifères à son insu, il a néanmoins commis des pénétrations digitales, péniennes et buccales, avec la complicité de Dominique Pelicot.
Conscient du viol, il a admis avoir ressenti du plaisir et avoir été menacé de diffusion de vidéos le concernant, ce qui l’a poussé à revenir. Il est détenu depuis 42 mois et possède un casier judiciaire vierge.
Dates de venue : 3 février 2018 et 9 mars 2019
14 ans
Christian L.55 anssapeur-pompier
Venu une fois. A été découvert sur son ordinateur 728 images sexuelles, dont 4 potentiellement pédopornographiques. Affirme avoir été drogué par Dominique Pelicot avant les faits, « sûrement dans un café », et nie avoir eu conscience de ses actes, malgré sa reconnaissance du viol au visionnage des vidéos. A contesté puis admis le viol à l’audience, sans jamais chercher le consentement de la victime.
14 ans et une interdiction de 10 années d’activité en contact avec des mineurs
Thierry Po.61 ansfrigoristeVenu à Mazan une fois. Sur son matériel informatique, 656 photos et 419 vidéos pédopornographiques ont été saisies, ainsi que des vidéos zoophiles. Il a nié l’intention de viol, tout en reconnaissant l’absence de consentement. Il a admis, après visionnage des vidéos, que la victime n’était pas simplement endormie de façon simulée. Des échanges téléphoniques révélant des propos abjects sur des mineurs ont été découverts.14 ans et 10 ans d’interdiction d’exercer en contact avec des mineurs
Nicolas F.42 anscorrespondant local de presse d'un quotidien régional
Venu le 14 janvier 2018. Il a reconnu un « manque de discernement » mais contesté les faits de viol aggravé et la possession d’images pédopornographiques, malgré la découverte de 4.274 images et 262 vidéos sur ses appareils. Il a effectué des pénétrations digitales sur la victime inconsciente, en présence de Dominique Pelicot qui filmait. Ses explications ont été jugées incohérentes.
Date de venue : 14 janvier 2018
14 ans et 10 ans d’interdiction d’activité en contact avec des mineurs
Cendric V.36 ansmanager en restauration
Venu deux fois au domicile du couple. Il a reconnu que Gisèle Pelicot dormait réellement, bien qu’il ait d’abord affirmé qu’elle faisait semblant. Il a dit ne pas avoir eu l’intention de violer, mais ne nie pas les faits. Il n’a pas su expliquer pourquoi il y était retourné. Les experts relèvent un fonctionnement borderline.
Dates de venue : 20 juillet 2016 et 17 janvier 2018
14 ans
Joan K.26 ansmilitaire
Plus jeune accusé du procès. Il a d’abord affirmé ne pas s’être interrogé sur le consentement de Gisèle Pelicot, avant de reconnaître, face aux photos, qu’elle était inconsciente et que les faits constituaient un viol. À l’audience, il a déclaré reconnaître les faits, mais contester toute intention de viol. Il aurait commis le viol le jour de la naissance de sa fille.
15 ans
Vincent C.42 ansmenuisier
Il s’est rendu deux fois au domicile des Pelicot. Il a affirmé avoir cru à un jeu sexuel jusqu’à découvrir la réalité de l’affaire dans la presse. Il a reconnu que la victime était sans réaction lors de la seconde rencontre, tout en maintenant l’idée d’un consentement implicite. Il a expliqué y être retourné par « besoin sexuel », sans chercher à comprendre. Décrit comme peu empathique envers la victime. Trois condamnations à son casier, dont une pour violences conjugales.
15 ans
Hassan O.36 anssans emploi
Il est mis en cause pour un fait commis en 2018. Identifié par les enquêteurs, il a indiqué se trouver au Maroc et a refusé de revenir en France. Sur les images, la victime apparaît inconsciente. Son casier comporte 13 condamnations, notamment pour violences, armes, vols et stupéfiants. Il est en fuite depuis l’ouverture de l’affaire.
15 ans
Fabien S.39 ansemployé sur des chantiers d’insertion
Il reconnaît les faits mais conteste l’intention. Il dit avoir cru à un jeu libertin, mais ne s’être posé aucune question face à l’inconscience manifeste de Gisèle Pelicot. Son comportement a été jugé violent par Dominique Pelicot lui-même. Il a déclaré être adepte de pratiques BDSM, sans jamais avoir vécu de scène comparable à Mazan.
Il présente des troubles graves de la personnalité (type borderline), une sexualité marquée par la domination, et une dangerosité moyenne à élevée selon l’expert. Son casier compte 18 condamnations, dont violences, stupéfiants, et agression sexuelle sur mineur.
16 ans
Charly A.30 anscariste intérimaire
Il reconnaît six venues chez les Pelicot. Il dit avoir compris l’absence de consentement à partir de la 2ᵉ ou 3ᵉ, en constatant que la victime ne se réveillait jamais. Le « déclic », selon lui, aurait été la demande de Dominique Pelicot de reproduire les actes avec sa propre mère. Il reconnaît les faits, mais minimise leur gravité et évoque une influence exercée par Dominique Pelicot.
Il a continué à venir malgré ses doutes, ne recueillant jamais le consentement de la victime. Il invoque une forme de contrainte morale mais reconnaît que ses désirs sexuels ont prévalu. Sa personnalité interroge, notamment pour son manque d’introspection et la répétition des faits.
Dates de venue : pendant une période de 4 ans
16 ans
Cédric G.50 ansinformaticien
Il s’est rendu une fois chez les Pelicot. Il a ensuite demandé à Dominique Pelicot des médicaments pour sa propre compagne. Sur ses téléphones, les enquêteurs ont découvert de nombreuses photos et vidéos pornographiques, dont certaines prises à l’insu des femmes concernées, y compris ses ex compagnes. Il est également poursuivi pour détention d’images pédopornographiques. Il reconnaît avoir été informé du mode opératoire de Dominique Pelicot, mais affirme ne pas avoir eu d’érection. Son addiction au sexe est marquée et dévastatrice, confirmée par ses anciennes compagnes. Il a une personnalité complexe, sans véritable introspection ni empathie sincère.
Date de venue : octobre 2017
16 ans et interdiction d’exercer toute activité en contact avec des mineurs pendant 10 ans
Jérôme V.46 ansemployé dans un magasin d’alimentation
Poursuivi pour six viols aggravés. Il reconnaît les faits, mais nie l’intention. Sur les vidéos, il apparaît actif, utilisant des godemichés ainsi qu'une culotte portée par la victime qui comportait des mots orduriers et des flèches en direction de son sexe et/ou de son anus. Il admet avoir su que la victime était droguée. Il évoque des « garanties », mais reconnaît avoir « oublié le consentement ». Malgré les signes évidents, il persiste à douter d’une complicité de la victime. Son comportement est qualifié de froid, autocentré et pervers, avec une absence d’empathie.
Dates de venue : durant l'année 2020
16 ans
Dominique D.45 anschauffeur routier
Poursuivi pour six viols aggravés. Il reconnaît les faits, mais nie l’intention. Sur les vidéos, il apparaît actif, utilisant des godemichés ainsi qu'une culotte portée par la victime qui comportait des mots orduriers et des flèches en direction de son sexe et/ou de son anus. Il admet avoir su que la victime était droguée. Il évoque des « garanties », mais reconnaît avoir « oublié le consentement ». Malgré les signes évidents, il persiste à douter d’une complicité de la victime. Son comportement est qualifié de froid, autocentré et pervers, avec une absence d’empathie.
Dates de venue : entre 2015 et 2020
17 ans
Mohamed R.70 ansretraité
Poursuivi pour viol aggravé. Il a été accueilli nu par Dominique Pelicot et a constaté une situation étrange, mais n’a pas quitté les lieux. Il conteste le viol, se dit manipulé, et rejette toute responsabilité. Sur les vidéos, il pratique des pénétrations digitales et péniennes sur la victime inconsciente. Il affirme ne pas avoir su qu’elle était droguée, pensant qu’elle dormait ou était ivre. Déjà condamné en 1999 pour viol, il minimise aujourd’hui les faits, sans réel remords.
17 ans
Romain V.63 ans sans emploi
Il est allé six fois à Mazan. A reconnu les faits, mais pas l’intention de viol. Se dit « téléguidé » par Dominique Pelicot, qu’il accuse d’emprise. Séropositif depuis 2004, il n’a pas informé ni protégé la victime. Les enquêteurs ont retrouvé chez lui des clichés pornographiques extrêmes, parfois zoophiles. Il minimise les faits, adopte un discours confus, sans réelle empathie.
Dates de venue : entre décembre 2019 et juin 2020
18 ans
Réquisitions du procureur le mardi et mercredi

Après les réquisitions du procureur de la République, place à la plaidoirie de la défense. Pendant deux semaines et demie, les avocats vont se succéder à la barre pour tenter de défendre leurs clients et obtenir une réduction des peines susceptibles d’être prononcées.

Jour du verdict

Quatre mois après l’ouverture du procès, le jour tant attendu du verdict est enfin arrivé. Devant le tribunal, caméras du monde entier et soutiens de Gisèle Pelicot se pressent en nombre.

Image associée
Gisèle Pelicot arrive au tribunal d’Avignon, déterminée, pour entendre le verdict rendu après trois mois d’audience. (Le soir)

Le président commence par énoncer le verdict concernant Dominique Pelicot, principal instigateur de l’affaire, puis enchaîne avec l’accusé qui avait tenté d’imiter ses agissements sur sa propre compagne. Il poursuit ensuite dans l’ordre des réquisitions.


  • Dominique Pelicot, 71 ans, retraité, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers, pour viols aggravés sur son épouse et celle de Jean-Pierre M. C’est la seule peine conforme aux réquisitions.
  • Jean-Pierre M., 63 ans, chauffeur, condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour viols aggravés sur son épouse (17 ans requis)
  • Joseph C., 69 ans, retraité, condamné pour agression sexuelle aggravée (venu une fois) : 3 ans de prison dont deux avec sursis (4 ans requis)
  • Didier S., 68 ans, retraité (venu une fois) : 5 ans dont deux avec sursis (10 ans requis)
  • Patrick A., 60 ans, sans emploi (venu une fois) : 6 ans (10 ans requis)
  • Jacques C., 72 ans, retraité (venu une fois) : 5 ans dont trois avec sursis (10 ans requis)
  • Hugues M., 39 ans, carreleur, pour tentative de viol aggravé (venu une fois) : 5 ans dont deux avec sursis (10 ans requis)
  • Andy R., 37 ans, sans emploi (venu une fois) : 6 ans (11 ans requis)
  • Jean-Marc L., 74 ans, retraité (venu une fois) : 6 ans (10 ans requis)
  • Saifeddine G., 37 ans, routier, pour tentative de viol aggravé (venu une fois) : 3 ans dont deux avec sursis (10 ans requis)
  • Simone M., 43 ans, employé dans le BTP (venu une fois) : 9 ans (10 ans requis)
  • Philippe L., 62 ans, jardinier (venu une fois) : 5 ans dont deux avec sursis (10 ans requis)
  • Paul G., 31 ans, ouvrier (venu une fois) : 8 ans (10 ans requis)
  • Ludovick B., 39 ans, magasinier (venu une fois) : 7 ans (10 ans requis)
  • Mathieu D., 53 ans, employé dans un magasin (venu une fois) : 7 ans (10 ans requis)
  • Quentin H., 34 ans, gardien de prison (venu une fois) : 7 ans (11 ans requis)
  • Patrice N., 55 ans, électricien (venu une fois) : 8 ans (12 ans requis)
  • Husamettin D., 43 ans, travailleur dans le BTP (venu une fois) : 9 ans (12 ans requis)
  • Cyrille D., 54 ans, employé dans le BTP (venu une fois) : 8 ans (12 ans requis)
  • Nizar H., 40 ans, sans emploi (venu une fois) : 10 ans (13 ans requis)
  • Redouan E., 55 ans, infirmier libéral (venu une fois) : 8 ans (12 ans requis)
  • Boris M., 36 ans, agent d’exploitation dans les transports (venu une fois) : 8 ans (12 ans requis)
  • Cyril B., 47 ans, routier (venu une fois) : 9 ans (12 ans requis)
  • Thierry Pa., 54 ans, ex-maçon (venu une fois) : 8 ans (12 ans requis)
  • Omar D., 36 ans, agent d’entretien (venu une fois) : 8 ans (12 ans requis)
  • Jean T., 52 ans, couvreur (venu une fois) : 8 ans (12 ans requis)
  • Mahdi D., 36 ans, employé dans une société de transport (venu une fois) : 8 ans (12 ans requis)
  • Ahmed T., 54 ans, plombier (venu une fois) : 8 ans (12 ans requis)
  • Redouane A., 40 ans, sans emploi (venu deux fois) : 9 ans (12 ans requis)
  • Lionel R., 44 ans, employé dans un espace culturel (venu une fois) : 8 ans (12 ans requis)
  • Florian R., 32 ans, chauffeur livreur (venu une fois) : 7 ans (13 ans requis)
  • Grégory S., 31 ans, plaquiste (venu une fois) : 8 ans (13 ans requis)
  • Abdelali D., 47 ans, cuisinier (venu deux fois) : 8 ans (13 ans requis)
  • Adrien L., 34 ans, chef de chantier (venu une fois) : 6 ans (13 ans requis)
  • Cyprien C., 44 ans, sans profession (venu une fois) : 6 ans (13 ans requis)
  • Karim S., 40 ans, informaticien, pour viols aggravés (venu une fois) et détention d’images pédopornographiques : 10 ans (14 ans requis) et une interdiction d'une activité professionnelle en contact avec des mineurs
  • Jean-Luc L., 46 ans, menuisier (venu deux fois) : 10 ans (14 ans requis)
  • Christian L., 55 ans, pompier, pour viols aggravés (venu une fois) et détention d’images pédopornographiques : 9 ans, acquitté des faits de détention d’images pédopornographiques (14 ans requis)
  • Thierry Po., 61 ans, frigoriste, pour viols aggravés (venu une fois) et détention d’images pédopornographiques : 12 ans (14 ans requis) avec interdiction définitive d'exercer une activité professionnelle en contact avec des mineurs
  • Nicolas F., 42 ans, journaliste indépendant, pour viols en réunion sur Gisèle Pelicot (venu une fois) et détention d’images pédopornographiques : 8 ans (14 ans requis) ainsi qu'une interdiction définitive d'exercer une profession en contact avec des mineurs
  • Cendric V., 36 ans, manager dans un restaurant (venu deux fois) : 9 ans (14 ans requis)
  • Joan K., 26 ans, militaire (venu deux fois) : 10 ans (15 ans requis)
  • Vincent C., 42 ans, employé (venu deux fois) : 10 ans (15 ans requis)
  • Hassan O., 30 ans, sous mandat d’arrêt et jugé in absentia pour viols en réunion aggravés sur Gisèle Pelicot (venu une fois) : 12 ans (15 ans requis)
  • Fabien S., 39 ans, employé sur des chantiers d’insertion (venu une fois) : 11 ans (16 ans requis)
  • Charly A., 30 ans, cariste intérimaire (venu six fois) : 13 ans (16 ans requis)
  • Cédric G., 50 ans, informaticien, pour viols en réunion (venu une fois) et détention d’images pédopornographiques : 12 ans et interdiction définitive de toute activité en contact avec des mineurs (16 ans requis)
  • Jérôme V., 46 ans, employé dans un magasin d’alimentation (venu six fois) : 13 ans (16 ans requis)
  • Dominique D., 45 ans, chauffeur routier (venu six fois) : 13 ans (17 ans requis)
  • Mohamed R., 70 ans, retraité (venu une fois) : 8 ans (17 ans requis)
  • Romain V., 63 ans, retraité (venu six fois) : 15 ans (18 ans requis)


Après le verdict de la Cour criminelle de Vaucluse qui a fait condamné son ex-mari et les 50 co-accusés, Gisèle Pelicot décide de faire une déclaration à la presse.

Mme Pelicot a tenu à remercier toutes celles et ceux qui l’ont soutenue tout au long de cette épreuve : les innombrables messages reçus, l’Association d’aide aux victimes, les journalistes du monde entier qui ont permis une retranscription fidèle et respectueuse du procès. Enfin, elle a salué le travail de ses avocats, qui l’ont accompagnée « à chaque étape de ce douloureux parcours ».

"Je respecte la cour et la décision du verdict."

Gisèle Pelicot

interrogée sur le verdict rendu

Parmi les 50 accusés, 17 ont initialement décidé de faire appel. Un nouveau procès a été programmé du 6 octobre au 21 novembre 2025. Mais dès le 19 mai, seuls quatre d’entre eux maintenaient leur volonté de contester leur condamnation. Six mois après la clôture du procès, un seul accusé persiste à faire appel.

Il s’agit d’Husamettin D., 44 ans, condamné à neuf ans de réclusion par la cour criminelle du Vaucluse. Il conteste uniquement la durée de sa peine, et non sa culpabilité, selon une source proche citée par franceinfo.

Symbole de courage et de résilience, Gisèle Pelicot demeure une figure majeure de la lutte contre les violences faites aux femmes. En 2025, elle a été désignée parmi les Women of the Year du magazine Time.

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